Il existe une mémoire
des gens. Mais il existe aussi
une mémoire des endroits. Endroits qui conservent le souvenir des événements,
des dates historiques, des personnalités. Chişinău en est un. Vieux bourg, entouré
jadis d’une forêt épaisse, il était situé au coeur même de la Bessarabie d’autrefois.
Ses origines se perdent dans la nuit des temps, quand des gens se sont établis
auprès d’une source nommée Albişoara qui coulait tout près de la rivière de
Bâc.
La tradition dit que le nom de „Chişinău” signifiait autrefois source ou fontaine. Chişinău est
mentionné pour la première fois dans un édit le 17 juillet 1436. Durant ce
siècle lointain, Chişinău a été mis au feu plus d’une fois, tantôt par les
turcs, tantôt par les tatars et puis par les cosaques. Mais il renaissait de
ses cendres comme l’oiseau phénix. Tout au long de son histoire, Chişinău a
connu plusieurs tremblements de terre dévastateurs. Et, à chaque fois, la ville
se relevait de ses ruines. En 1818, six ans après l’annexion à la Russie de la
partie orientale de la Principauté de Moldavie, la „bourgade” de Chişinău
devient siège de gouvernement.
Les banlieues
actuelles – Visterniceni, Munceşti, Râşcani, Buiucani, Durleşti, Schinoasa,
Ciocana Noua, Petricani – n’étaient alors que des hameaux éparpillés autour de
Chişinău. Comme l’ancienne Rome, Chişinău est sis sur sept collines. Sur
chacune de celles-ci, scintillaient jadis les coupoles d’une petite église.
Quelques unes perdurent, d’autres ont succombé sous le rouleau compresseur de
l’histoire.
Les villes, tout
comme les gens, ont une biographie à elles. Qui ressemble et qui
diffère de celle des autres.
L’ancien Chişinău...
Ses pavés gardent toujours le souvenir des pas de Constantin Stamati, l’auteur
de „La muse roumaine”, ceux d’Alecu Russo, celui qui a passé son enfance dans
un „beau village étale sur les rives du Bàcdu poète russe Alexandre Pouchkine,
y exilé par le tsar Alexandre I (entre 1820 et 1823). Au fil des années, dans
ses rues ont flâné Alexandre Hâjdeu et son fils, Bogdan Petriceicu Hasdeu,
l'illustre linguiste roumain du XIXènie siècle, Alecu Donici, auteur de fable
le poète de l’amour non partagé Costache Conachi, le distingué écrivain,
folkloriste et musicien Anton Pann, notre premier prosateur moderne Costache
Negruzzi, le poète Alexe Mateevici, auteur du poème „Notre Langue” (écrit en
1917), les prosateurs et les poètes Constantin Stere, Cala Galaction, George
Topirceanu, Magda Isanos, et d'autres.
Dans le parc central
de la ville il y a l'Allée des Classiques de la Littérature Roumaine...
L’étoile de la poésie roumaine Miliaï Eminescu et Ion Creangü, l’écrivain des
enfants, le père de la dramaturgie roumaine Ion Luca Caragialc, le grand poète,
dramaturge et folkloriste Vasile Alecsandri, et Dimitrie Cantemir, l'érudit
renommé dans toute l’Europe du XVIIIème siècle,le poète-philosophe Lucian
Blaga, le brillant prosateur Mihail Sadoveanu et le poète Nichita Stânescu ...
Leurs effigies
éternisées en bronze, semble-t-il, dialoguent avec les siècles, avec „Téternité
de l'instant”.
Ceux qui nous
visitent s’étonnent du fait qu'ici, en plein centre-ville, on peut entendre
chanter le rossignol... Chișinău – avec ses
parcs et ses larges boulevards, avec ses demeures anciennes et ses immeubles
modernes – est beau en toute saison. Chișinău a un présent
chargé de passé et plein d'avenir. Sur la carte, il a le
contour d’un coeur. Et il l'est vraiment:
un coeur qui bat au rythme de ces temps-ci pleins de tourmente et d’espoirs de
changement.
Source: Chișinău: orașele patriei: album în patru limbi: română, русский, english, francais. Chișinău, Litera Internațional, 2008, pp. 10-11.
Source: Chișinău: orașele patriei: album în patru limbi: română, русский, english, francais. Chișinău, Litera Internațional, 2008, pp. 10-11.
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