vineri, 25 mai 2018

Chişinău, une ville d’Europe

Il existe une mémoire des gens. Mais il existe aussi une mémoire des endroits. Endroits qui conservent le souvenir des événements, des dates historiques, des personnalités. Chişinău en est un. Vieux bourg, entouré jadis d’une forêt épaisse, il était situé au coeur même de la Bessarabie d’autrefois. Ses origines se perdent dans la nuit des temps, quand des gens se sont établis auprès d’une source nommée Albişoara qui coulait tout près de la rivière de Bâc.


La tradition dit que le nom de Chişinău signifiait autrefois source ou fontaine. Chişinău est mentionné pour la première fois dans un édit le 17 juillet 1436. Durant ce siècle lointain, Chişinău a été mis au feu plus d’une fois, tantôt par les turcs, tantôt par les tatars et puis par les cosaques. Mais il renaissait de ses cendres comme l’oiseau phénix. Tout au long de son histoire, Chişinău a connu plusieurs tremblements de terre dévastateurs. Et, à chaque fois, la ville se relevait de ses ruines. En 1818, six ans après l’annexion à la Russie de la partie orientale de la Principauté de Moldavie, la „bourgade de Chişinău devient siège de gouvernement.
Les banlieues actuelles – Visterniceni, Munceşti, Râşcani, Buiucani, Durleşti, Schinoasa, Ciocana Noua, Petricani – n’étaient alors que des hameaux éparpillés autour de Chişinău. Comme l’ancienne Rome, Chişinău est sis sur sept collines. Sur chacune de celles-ci, scintillaient jadis les coupoles d’une petite église. Quelques unes perdurent, d’autres ont succombé sous le rouleau compresseur de l’histoire.

Les villes, tout comme les gens, ont une biographie à elles. Qui ressemble et qui diffère de celle des autres. 

L’ancien Chişinău... Ses pavés gardent toujours le souvenir des pas de Constantin Stamati, l’auteur de „La muse roumaine, ceux d’Alecu Russo, celui qui a passé son enfance dans un „beau village étale sur les rives du Bàcdu poète russe Alexandre Pouchkine, y exilé par le tsar Alexandre I (entre 1820 et 1823). Au fil des années, dans ses rues ont flâné Alexandre Hâjdeu et son fils, Bogdan Petriceicu Hasdeu, l'illustre linguiste roumain du XIXènie siècle, Alecu Donici, auteur de fable le poète de l’amour non partagé Costache Conachi, le distingué écrivain, folkloriste et musicien Anton Pann, notre premier prosateur moderne Costache Negruzzi, le poète Alexe Mateevici, auteur du poème „Notre Langue (écrit en 1917), les prosateurs et les poètes Constantin Stere, Cala Galaction, George Topirceanu, Magda Isanos, et d'autres.
Dans le parc central de la ville il y a l'Allée des Classiques de la Littérature Roumaine... L’étoile de la poésie roumaine Miliaï Eminescu et Ion Creangü, l’écrivain des enfants, le père de la dramaturgie roumaine Ion Luca Caragialc, le grand poète, dramaturge et folkloriste Vasile Alecsandri, et Dimitrie Cantemir, l'érudit renommé dans toute l’Europe du XVIIIème siècle,le poète-philosophe Lucian Blaga, le brillant prosateur Mihail Sadoveanu et le poète Nichita Stânescu ...
Leurs effigies éternisées en bronze, semble-t-il, dialoguent avec les siècles, avec „Téternité de l'instant.

Ceux qui nous visitent s’étonnent du fait qu'ici, en plein centre-ville, on peut entendre chanter le rossignol... Chișinău – avec ses parcs et ses larges boulevards, avec ses demeures anciennes et ses immeubles modernes – est beau en toute saison. Chișinău a un présent chargé de passé et plein d'avenir. Sur la carte, il a le contour d’un coeur. Et il l'est vraiment: un coeur qui bat au rythme de ces temps-ci pleins de tourmente et d’espoirs de changement.

Source: Chișinău: orașele patriei: album în patru limbi: română, русский, english, francais. Chișinău, Litera Internațional, 2008, pp. 10-11.

Niciun comentariu:

Trimiteți un comentariu